*Les Festivals internationaux curieux du cinéma algérien
Et voilà un nouveau court-métrage algérien en compétition internationale. Du 23 au 30 novembre au Festival international d’Istanbul, Amin Sidi-Boumediène présentera Demain, Alger ?
Le 14 août dernier, Khouya, de Yanis Koussim, raflait le prix du jury cinéma et jeunesse au Festival de Locarno en Suisse. En mars dernier, Djoûû, le premier court-métrage de Djamil Beloucif, récoltait plusieurs prix lors du festival Ciné-Sud en France au mois de mars. On pourrait aussi citer Le dernier passager de Mounès Khemmar ou encore Garagouz de Abdenour Zahzah. Bref, le court-métrage algérien se porte bien. Mais ces récompenses saluent-elles réellement la réussite d’une oeuvre ou ont-elles uniquement pour but d’encourager un pays à la production cinématographique encore trop peu représentée ? En somme, récompense-t-on la qualité ou souligne-t-on l’absence de quantité ?
«Les festivals sont curieux du cinéma algérien, reconnaît Mouloud Mimoun, président de l’association Maghreb des Films. Comme il y a pénurie de longs métrages, ce sont les courts métrages qui sont récompensés. Ils représentent une alternative à ce manque évident de créativité du format long. La jeunesse a besoin de s’exprimer, ces jeunes cinéastes le font dans un format pratique. Ils réussissent à réfléchir et à s’exprimer notamment sur la place et le statut de la jeunesse et c’est ce qui séduit les jurys.» Abdenour Zahzah, réalisateur de Garagouz, lauréat de deux prix au festival Tous courts d’Aix-en-Provence, relève aussi que «les festivals sont à l’affût d’idées nouvelles, de cinématographies venant de pays très peu représentés. Tout cela crée de la curiosité d’abord et ensuite un effet de mode. C’est ce que nous espérons pour les films algériens comme c’était le cas pour le cinéma iranien il y a de cela vingt ans et pour le cinéma sud-coréen il y a dix ans. Mais chez nous, il reste encore énormément de travail à accomplir».
Habiba Djahnine, responsable pédagogique de Béjaïa Doc considère aussi que cela ne suffit pas. «Nous constatons effectivement que plusieurs courts-métrages algériens ont connu de beaux succès de diffusion dans plusieurs festivals, il ne faut toutefois pas se contenter de ces succès passagers, car la tâche pour reconstruire la filière cinématographique est immense. Réouverture et création de salles de cinéma, développement de la distribution, de la production et de la formation, afin de répondre à l’énorme envie des jeunes Algériens de s’exprimer par l’intermédiaire de la création cinématographique.»
Pour Yanis Koussim, l’explication du succès est simple : «Les courts-métrages algériens sont bons ! La preuve : leur carrière se fait à l’étranger, ils sont sélectionnés dans les festivals à travers le monde et diffusés sur les chaînes étrangères, aussi curieuses de ce que peut produire le cinéma algérien. En comparaison, la télé chez nous ne nous contacte jamais…» (El Watan-18.11.2011.)
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**Abdelhamid Zerguine nouveau PDG de Sonatrach
M. Abdelhamid Zerguine a été installé jeudi à Alger par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, à la tête du groupe Sonatrach, en remplacement de M. Nordine Cherouati. M. Zerguine succède à Cherouati qui avait été désigné à la tête de Sonatrach en mai 2010.
Avant sa nomination à ce poste, M. Zerguine, 61 ans, assurait la présidence de Samco, filiale de Sonatrach et de l’italien ENI, chargée de la commercialisation du gaz dont le siège est à Lugano en Suisse. Ingénieur de formation de l’Institut algérien de pétrole (IAP) en 1976, Il a occupé plusieurs postes de responsabilité dans le secteur, notamment DG de l’entreprise de génie civil et du bâtiment (ENGCB), vice-président de Sonatrach chargé de l’activité transport des hydrocarbures (TRC), et directeur exécutif chargé des activités internationales de la Sonatrach.
« Je tiens à rendre un hommage appuyé à M. Cherouati pour les efforts inlassables qu’ils a déployés depuis qu’il a pris ses fonctions dans des conditions difficiles. Il a réussi à fédérer les énergies et à rétablir la confiance à une entreprise qui doutait d’elle même », a déclaré M. Yousfi peu avant la passation des consignes.
« Nous avons appris à travailler ensemble, même si moi même je ne suis pas de composition facile et agréable », a déclaré le ministre en s’adressant à l’ancien P-DG de Sonatrach. « M. Abdelhamid Zerguine va reprendre le flambeau, assumer les responsabilités de la direction générale de l’entreprise et relever les défis communs qui continuent à se poser au secteur », a ajouté le ministre.
Intervenant de son côté, le nouveau PDG de Sonatrach a indiqué que sa nomination à la tête du groupe « arrive à un moment particulier de la vie de l’entreprise », en notant que les objectifs fixés par l’actionnaire de Sonatrach (l’Etat) « sont ambitieux pour ne pas dire colossaux et vont du développement des réserves à la création de valeur ajoutée sur toute la chaîne des segments de l’activité ».
Yousfi : Sonatrach a besoin de fédérer les efforts de ses acteurs pour atteindre ses objectifs
Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a déclaré jeudi à Alger que le groupe Sonatrach avait besoin de fédérer les efforts de tous ses acteurs pour atteindre ses objectifs de développement.
« C’est de notre capacité à travailler ensemble, à rassembler nos forces, à unir nos efforts, dont dépendra notre succès. Nous ne pouvons réussir si nous ne travaillons pas ensemble et si nous ne réunissons pas nos compétences », a déclaré le ministre lors de l’installation du nouveau PDG de Sonatrach, M. Abdelhamid Zerguine.
« Nous avons besoin de toutes nos énergies, de toutes nos compétences et de la mobilisation de tous pour atteindre nos objectifs, je n’insisterai jamais assez la-dessus », a ajouté le ministre.
M. Yousfi a souligné que son secteur s’est fixé à ce propos six priorités à réaliser par le premier groupe énergétique africain. Il s’agit, selon lui, d’augmenter les réserves des hydrocarbures de l’Algérie, de construire une industrie pétrochimique de haut niveau, de renforcer les capacités de Sonatrach dans le domaine des services pétroliers, de développer les techniques de production et de commercialisation des hydrocarbures, et d’améliorer de manière permanente la gestion interne, notamment la ressource humaine, les finances, et l’audit et enfin de rester à l’écoute des travailleurs de l’entreprise en améliorant leurs conditions de travail.
« C’est une entreprise dynamique, moderne, sûre d’elle même qu’il convient de renforcer pour servire avec plus d’efficacité les intérêts nationaux », a résumé le ministre qui s’est dit « convaincu » de donner une nouvelle impulsion au groupe. M. Abdelhamid Zerguine succède à Nordine Cherouati à la tête de Sonatrach.(APS-17.11.2011.)
*Sonatrach : Nordine Cherouati limogé
Nordine Cherouati n’est plus à la tête de Sonatrach contrairement à ses affirmations de la veille. Abdelhamid Zerguine a été officiellement installé, hier, président-directeur général du groupe Sonatrach lors d’une cérémonie «brève et sereine».
«Cherouati est sorti calme et confiant», déclare une personne qui a assisté à la cérémonie de passation des consignes. La décision de son limogeage a été prise à bord de l’avion présidentiel de retour de Doha où Abdelaziz Bouteflika avait pris part au Sommet des pays exportateurs de gaz. «Youcef Youssefi (ministre de l’Energie) avait profité de l’occasion pour exposer au président Bouteflika le conflit l’opposant à Cherouati et son intention de le limoger de son poste de PDG, ce que le Président avait accepté après avoir écouté le point de vue de Youssefi. Il a par la suite donner son accord à son ministre de l’Energie», révèle une source à la Présidence qui a requis l’anonymat.
Le conflit opposant Youcef Youssefi à l’ex-PDG de Sonatrach serait le refus de ce dernier de signer un important contrat. «Depuis son installation à la tête de Sonatrach, Nordine Cherouati a instauré une nouvelle atmosphère à l’intérieur de l’entreprise, refusant les contrats qui viennent d’en haut», assure un haut cadre de la Sonatrach. Mercredi dernier, le conflit a atteint son paroxysme après le refus catégorique de Cherouati de signer un contrat, dont nos sources refusent d’en révéler la nature et le contenu. «Une altercation verbale violente s’en est suivie», confie une source à Sonatrach.
Le jour même, Nordine Cherouati fait une sortie fracassante dans la presse et dément son limogeage. «Cherouati n’ignorait pas que sa tête était mise à prix et savait pertinemment que le nouveau mode de gestion établi au sein de la firme dérangeait des parties qui ont vu leur influence et leurs affaires menacées. Beaucoup de cadres et de hauts responsables se sont plaints auprès de Youcef Youssefi et ils ont exercé une pression sur lui pour le débarquer de la firme», confie un haut cadre du ministère de l’Energie et des Mines. Le conflit remonte au mois de juin dernier, selon même les déclarations faites ce mercredi par Cherouati himself à la presse : «Il n’y a rien, ce n’est que de la rumeur, ça revient, ça dure depuis trois semaines. Il y a six mois, il y a eu la même rumeur.»
Un clin d’œil que les initiés avait bien capté : «Il était prévisible que des parties allaient tout faire pour le dégommer de la tête de Sonatrach ; Cherouati a osé s’attaquer à des pratiques et des habitudes comme il l’a lui-même déclaré hier, où des secteurs sont départagés entre des têtes connues, il a voulu mettre fin à tout cela, voilà qu’on le remercie.» Ainsi le «gendarme», comme le surnomment certains cadres et employés de Sonatrach, subit, depuis des mois, une campagne de déstabilisation. Des rumeurs ont été distillées dans la presse évoquant diverses raisons de son limogeage : «Ce n’était qu’une manière de mettre la pression sur Cherouati, une mise en demeure qui ne dit pas son nom», selon une source de Sonatrach. Mais d’autres lectures inscrivent ce limogeage express dans la logique des «guerres des clans» qui viennent de reprendre. (El Watan-18.11.2011.)
**Bio express :
Abdelhamid Zerguine succède à Nordine Cherouati qui avait été désigné à la tête de Sonatrach en mai 2010. Avant sa nomination à ce poste, M. Zerguine, 61 ans, assurait la présidence de Samco, filiale de Sonatrach et de l’italien ENI, chargée de la commercialisation du gaz dont le siège est à Lugano en Suisse. Ingénieur de formation de l’Institut algérien du pétrole (IAP) en 1976, il a occupé plusieurs postes de responsabilité dans le secteur, notamment DG de l’Entreprise de génie civil et du bâtiment (ENGCB), vice-président de Sonatrach chargé de l’activité transport des hydrocarbures (TRC), et directeur exécutif chargé des activités internationales de Sonatrach.
*Youcef Yousfi appelle à «unir les efforts»
Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a déclaré hier à Alger que le groupe Sonatrach avait besoin de fédérer les efforts de tous ses acteurs pour atteindre ses objectifs de développement. «C’est de notre capacité à travailler ensemble, à rassembler nos forces, à unir nos efforts, que dépendra notre succès. Nous ne pouvons réussir si nous ne travaillons pas ensemble et si nous ne réunissons pas nos compétences», a déclaré le ministre lors de l’installation du nouveau PDG de Sonatrach Abdelhamid Zerguine.
«Nous avons besoin de toutes nos énergies, de toutes nos compétences et de la mobilisation de tous pour atteindre nos objectifs ; je n’insisterai jamais assez là-dessus», a ajouté le ministre.
Le nouveau PDG de Sonatrach, hier, à l’APS : les scandales ? «Des soubresauts» !
«Je reprends les déclarations de mes prédécesseurs qui avaient affirmé solennellement que Sonatrach n’a pas été ébranlée par ce que vous appelez (la presse) des scandales. Sonatrach est bien plus forte, c’est un groupe qui compte 160 000 travailleurs et qui regroupe 100 sociétés et filiales. C’est malheureux, ces soubresauts concernent uniquement la gestion de quelques dirigeants. Le groupe n’a jamais été affecté, je rejette donc cette affirmation, en témoignent les résultats obtenus même durant cette période (de crise) qui sont honorables par rapport aux objectifs fixés.» (APS-18.11.2011.)
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* coopération entre l’Algérie et l’Allemagne
énergies renouvlables : Les sociétés allemandes surfent sur la vague
Les possibilités de coopération entre l’Algérie et l’Allemagne ont été débattues lors d’un séminaire.
Un séminaire sur le partenariat algéro-allemand dans le domaine des énergies renouvelables, particulièrement l’énergie solaire, a été organisé hier à l’hôtel Sofitel (Alger) à l’occasion de la venue d’une délégation allemande d’hommes d’affaires activant dans les domaine de l’énergie solaire (photovoltaïque et CSP) dont Inventux Solar Technologies, RenoSolar GmbH et Solar Millennium AG. Cette manifestation a réuni les acteurs des deux pays en vue d’évaluer les différentes possibilités de coopération. Les objectifs sont multiples : donner un aperçu du potentiel algérien ainsi que des opportunités d’affaires dans le domaine de l’énergie solaire en Algérie, s’informer sur les développements et innovations technologiques en Allemagne et nouer des contacts d’affaires.
Le programme national de développement des énergies renouvelables suscite ainsi l’intérêt de plusieurs sociétés allemandes spécialisées dans cette filière. «Desertec demeure une initiative à très long terme, mais dans l’attente de réaliser ce projet, il faut réfléchir à des projets concrets capables de renforcer la coopération algéro-allemande dans le domaine des énergies renouvelables», assure Christoph Partsch, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie (AHK). L’Algérie est devenue un marché intéressant pour les fournisseurs de technologies dans le domaine des énergies renouvelables.
Le 3 février dernier, le gouvernement avait approuvé un nouveau master plan pour le développement des énergies renouvelables d’ici 2030. Il prévoit l’installation de nouvelles capacités d’énergies renouvelables d’un total de 12 000 MW d’ici 2030 pour le marché local. De ce chiffre, 2000 MW proviennent de l’énergie éolienne, 2800 à partir des systèmes photovoltaïques et 7200 MW dérivés d’énergie solaire thermique. A travers ces objectifs ambitieux, le gouvernement met à disposition 60-70 milliards de dollars. L’Algérie s’engage avec détermination sur la voie des énergies renouvelables afin d’apporter des solutions globales et durables aux défis environnementaux et aux problématiques de préservation des ressources énergétiques d’origine fossile.
Ce choix stratégique est motivé par l’immense potentiel en énergie solaire, qui constitue l’axe majeur du programme qui consacre au solaire thermique et au solaire photovoltaïque une part essentielle. De plus, la technologie allemande est déjà impliquée dans des projets de recherche majeurs et des projets pilotes, notamment Desertec, qui est un sujet de discussion fréquent.
L’Allemagne a connu ces dernières années un développement rapide dans l’utilisation des énergies renouvelables et fait aujourd’hui figure de chef de file sur la scène internationale. L’importance de son secteur d’énergie éolienne la place en troisième position avec une capacité installée de presque 26 000 MW, et elle occupe la première place du marché solaire avec, en 2009, une puissance-crête installée d’environ 9800 MW. Elle s’affiche également comme leader dans les autres branches de la technologie. Fin 2009, les énergies renouvelables ont fourni environ 16,1% de l’électricité consommée en Allemagne et 8,8% de la chaleur totale. D’ici 2020, le pays compte couvrir 35% de la demande totale en énergie par des sources renouvelables. (El Watan-17.11.2011.)
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*Al Jazeera: Média-mensonges
**Faux témoignages, images truquées, deux poids, deux mesures etc…
La chaîne d’information continue Al Jazeera, qui a incontestablement révolutionné le paysage médiatique arabe, s’est retrouvée pour le quinzième anniversaire de sa création au cœur d’une polémique. Sa couverture des révoltes et révolutions arabes lui a valu de vives critiques et de graves accusations..que le nouveau directeur de la chaîne, l’Algérien Mostefa Souag, réfute en bloc ….
Faux témoignages, images truquées, deux poids, deux mesures dans le traitement de l’information. La plus importante chaîne de télévision d’information continue dans le monde arabe est depuis quelques mois accusée de graves manquements à la déontologie. Si le Printemps arabe a permis à Al Jazeera d’améliorer son image en Occident, la chaîne a perdu de sa crédibilité auprès d’une partie de son public arabe, ainsi que quelques plumes et son directeur général. A la tête d’Al Jazeera depuis huit ans, Wadah Khanfer en avait fait une chaîne d’envergure internationale. Mis à mal par un câble WikiLeaks révélant sa complaisance envers les Etats-Unis dans le traitement de l’information, il présente sa démission le 20 septembre dernier.Pourtant, en 2003, l’année de l’invasion de l’Irak, ce Jordano-Palestinien, proche des Frères musulmans et du Hamas, est nommé directeur de la chaîne pour remplacer le Qatari Ali El Jassim, un nationaliste arab, accusé par Washington d’être anti-américain et pro-irakien, selon le journaliste d’Afrique Asie, Philippe Tourel. De plus, il est difficile de lier cette démission à une éventuelle complaisance à l’égard des Etats-Unis compte tenu des relations privilégiées qu’entretient le Qatar, pays hébergeur et principal financeur de la chaîne, avec les Etats-Unis.Le Qatar abrite une des bases américaines du CentCom ainsi que la base aérienne d’Al Odaid, dont la piste est l’une des plus longues au monde. Selon une enseignante chercheure au département des sciences de l’information et de la communication à l’université d’Alger, qui travaille sur Al Jazeera, cette démission n’est qu’«une manœuvre visant à offrir une nouvelle virginité à la chaîne accusée depuis les révoltes arabes de faire de la propagande plutôt que de l’information pour servir les projets occidentaux, notamment américains, dans la région». La chaîne, qui s’est présentée comme une alternative aux grands médias occidentaux, s’est ralliée pendant le Printemps arabe à ses «ennemis» en ayant les mêmes positions que la Maison-Blanche et ses médias. Surprise, tout comme l’Occident, par la révolution tunisienne, la chaîne s’est rattrapée par la suite en confectionnant un spot publicitaire émouvant reprenant des images des manifestants et ayant pour slogan «La volonté d’un peuple», une allusion au plus célèbre vers de la poésie tunisienne. La révolution égyptienne étant moins spontanée, la chaîne s’est cette fois-ci préparée. Les caméras braquées sur la place Tahrir, les téléspectateurs ont eu droit à une retransmission en direct presque 24h sur 24 des images des manifestants qui campent.L’Egypte est ainsi réduite à la seule place Tahrir. Plus qu’une caisse de résonance des soulèvements populaires arabes, certains observateurs relèvent que la chaîne satellitaire a fait du «deux poids, deux mesures dans sa couverture de l’actualité». Et de citer en exemple la «couverture timide» de la répression des chiites au Bahreïn pendant que la chaîne s’en prenait à Al Assad, s’attirant les foudres du Hezbollah libanais, qu’elle a, jusque-là, toujours soutenu. Exaspérés par le choix du traitement de l’information, des journalistes démissionnent, à l’instar de Ghassen Ben Djeddou, qui envisage désormais de créer sa propre chaîne pour contrer Al Jazeera. L’ex-journaliste, Luna Chebel, dénonce publiquement le complot étranger avec l’aide d’Al Jazeera contre certains régimes arabes et l’accuse de désinformation. Autre attaque : l’information relatant les bombardements de la population ainsi que le recours à des mercenaires en Libye ne serait qu’un média-mensonge, comme ceux qui précèdent n’importe quelle «guerre humanitaire», explique le journaliste belge Michel Collon, dans une interview accordée à la Nouvelle République le 13 septembre dernier. Une thèse appuyée par la spécialiste des situations de crise d’Amnesty International, Donatella Rovera, ainsi que la journaliste britannique Lizzie Phalon, toutes deux s’étant déplacées en Libye, comme Michel Collon.Par ailleurs, des vidéos, articles et photos disponibles sur le Net accusent Al Jazeera de «fabriquer» ses images. Dans une vidéo, une Irakienne accuse en direct la chaîne de diffuser des images préfabriquées depuis El Bassrah en Irak en prétendant qu’il s’agit de Misrata. La jeune femme met vainement la station au défi de poursuivre la diffusion des images afin d’expliquer ce qui lui a permis de reconnaître El Bassrah. La chaîne a-t-elle déployé tous les moyens pour soutenir les peuples libyen et syrien à renverser leurs régimes ? Même le «conseiller spirituel» de la chaîne, le Qatari (né Egyptien mais déchu de sa nationalité par Nasser), Cheikh Yussuf Al Qaradawi, s’y colle.Celui qui s’interrogeait sur le statut de martyr de Mohamed Bouazizi, rappelant que le suicide est un grand péché, s’est joint aux Egyptiens en appelant officiellement au départ de Moubarak. Et alors qu’il observait un silence inquiétant à propos de la répression au Bahreïn, il perdit son sang-froid en direct en appelant explicitement au meurtre du dirigeant libyen rendant l’acte halal. On comprit rapidement les motifs de cette sortie fracassante. Faut-il le rappeler, «c’est le Conseil de coopération du Golfe qui, le premier, a appelé à une intervention armée en Libye.
Le Qatar a été le premier membre arabe du Groupe de contact. Il a acheminé des armes pour les “rebelles” libyens, puis a envoyé son armée au sol», affirme le journaliste Thierry Meyssan, dans un article publié le 26 septembre dernier par le réseau Voltaire.Choc des civilisationsPour comprendre la «mission» que s’assigne la chaîne, «il faut analyser son image», explique Abdeslam Benzaoui. Ce professeur à l’Ecole supérieure de journalisme d’Alger note que «le format anglo-saxon adopté par la chaîne – visible à travers l’utilisation d’un micro-portable sur le plateau, la dualité des talk-shows à l’américaine, qui en réalité n’en est pas une puisqu’on crie plus qu’on ne dit autre chose, la violence des images ainsi que les journalistes représentant les principales tendances politiques dans le Monde arabe – donne l’illusion du professionnalisme et déforme la réalité».Abdeslam Benzaoui souligne que «face à la modernité de la chaîne, le monde arabe et musulman est représenté par les Talibans, les kamikazes et les islamistes. La parole étant rarement donnée à l’élite et aux intellectuels». Pour lui, «à travers cette position rétrograde des pays arabes et musulmans, qui donne raison à la théorie des chocs des civilisations de Huntington, la chaîne porte les messages suivants : elle rend légitime l’intervention étrangère et crée un “New-Arabism” qui voudrait que la phase de l’arabisme des mouvements nationalistes à connotation moderniste nassérienne et bâassiste soit révolue, la libération du Monde arabe aujourd’hui ne peut donc être menée que par les islamistes».
Le spécialiste, qui a soutenu sa thèse de doctorat sur Al Jazeera en 2007, revient également sur la création de la chaîne en 1996 «à partir du noyau de la BBC Arab et elle devait se trouver en Arabie Saoudite. Cependant Al Jazeera a été créée à dessein au Qatar. Le régime saoudien étant marqué par le wahhabisme, il renvoie une image négative qui est en contradiction avec l’image moderne de la chaîne, alors qu’au Qatar, le cheikh Hamed ben Khalifa Al Thani, qui fait partie de cette nouvelle génération de managers arabes ayant fait les écoles occidentales, venait de renverser son père, avec l’aide de Londres et de Washington», explique le professeur.
Concernant la formation de l’Emir justement, ce dernier aurait, selon Philippe Tourel, bénéficié d’une formation personnelle, dans le cabinet international spécialisé dans l’entraînement des leaders arabes et asiatiques, Jtrack, appartenant à Mahmoud Jibril, l’actuel Premier ministre du CNT libyen, ami et partenaire d’affaires de Bernard-Henri Lévy. L’émir aurait fait appel en 2004 au cabinet pour réorganiser le groupe Al Jazeera, mais M. Jibril avait été appelé à d’autres fonctions en Libye. Il aurait alors placé l’ancien journaliste de Voice of America à la tête du groupe Al Jazeera, toujours selon Thierry Meyssan, qui n’est autre que Wadah Khanfar, dont la démission «est une première mesure qui permettra à la chaîne de se repositionner, après avoir fait dans la propagande primaire», juge Abdeslam Benzaoui. (El Watan-18.11.2011.)
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*La Belgique bientôt le pays le plus taxé au monde?
Les propositions de nouvelles taxations actuellement discutées par les négociateurs gouvernementaux menacent d’hypothéquer lourdement la position concurrentielle de la Belgique, indique PwC dans les conclusions d’une étude présentée vendredi.
La Belgique 24e sur l’échelle européenne
Avec une pression fiscale de 57,3%, la Belgique figure à la 153e place (sur 183 pays) du classement annuel de la pression fiscale, un recul de deux places par rapport à l’an dernier, selon l’étude « Paying Taxes 2012 – The Global Picture », menée par PwC et la Banque mondiale.
A l’échelle européenne, la Belgique occupe la 24e place parmi les Etats membres, ne devançant que l’Estonie (58,6%), la France (65,7%) et l’Italie (68,5%). « Aux Pays-Bas, qui est quand même l’un de nos concurrents directs, la pression fiscale, de 40,5%, est beaucoup plus faible. Pour une entreprise qui souhaite investir dans ces contrées, le choix est donc rapidement fait », constate Frank Dierckx, Managing Partner, PwC Tax Consultants.
Comment stimuler la croissance économique?
Selon l’étude, une simplification du système fiscal, une diminution des coûts de conformité (nombre d’heures dont a besoin une entreprise moyenne pour être en règle avec toutes ses obligations fiscales) et une baisse des tarifs d’imposition sont nécessaires pour attirer les investisseurs et stimuler la croissance économique.
Après avoir examiné les différentes pistes de réflexion circulant dans le cadre des négociations gouvernementales, les experts de PwC se demandent si la Belgique n’est pas en passe de devenir le pays le plus taxé au monde. « Cela ne fera que compliquer la situation pour nos entreprises, et ce à un moment où elles doivent tout mettre en oeuvre pour créer l’indispensable croissance économique. », souligne M. Dierckx. (belga/mb-18.11.2011.)
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